La centrale nucléaire du Blayais est un centre nucléaire de production d’électricité (CNPE) situé non loin de la ville de Blaye, au cœur du marais du Blayais, dans la commune de Braud-et-Saint-Louis (Gironde), en bord de Gironde, entre Bordeaux (45 km en amont[5]) et Royan (50 km en aval[6]). En service depuis 1981, elle est gérée par Électricité de France et produit de l'électricité qui est injectée dans le réseau électrique français. Elle est refroidie par l'eau de l'estuaire de la Gironde qui est pompée via des canalisations sous-marines[7].
Pays | ![]() |
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Région |
Nouvelle-Aquitaine |
Département |
Gironde |
Commune | |
Coordonnées |
45° 15′ 22″ N, 0° 41′ 27″ O |
Opérateur |
Électricité de France |
Construction |
1976 |
Mise en service | |
Statut |
En service |
Direction | Jean-Séverin Buresi (Depuis 2018) |
Fournisseurs |
Framatome, General Electric France (Alstom jusqu'en 2014) |
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Type |
REP |
Réacteurs actifs |
4 × 910 MW |
Puissance nominale |
3 640 MW |
Production annuelle | |
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Facteur de charge |
79,3 % (en 2019) 75,5 % (jusqu'en 2019) |
Production moyenne |
24,46 TWh (2015 à 2019) |
Production totale |
892,27 TWh (fin 2019) |
Source froide |
Estuaire de la Gironde |
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Site web |
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Elle dispose de quatre réacteurs nucléaires de technologie REP (réacteurs à eau sous pression) de 900 MW chacun, mis en service de 1981 à 1983[8].
Il est possible de visiter gratuitement le centre d'information du public, situé à l'entrée de la centrale, pour avoir des informations sur les enjeux énergétiques d'aujourd'hui, les différents modes de production d'électricité et les aspects environnementaux. On peut y trouver une scénographie pédagogique, des expositions thématiques et de la documentation.
1 337 salariés EDF et 700 prestataires permanents travaillent dans la centrale nucléaire du Blayais[9].
Ses quatre réacteurs produisent environ 27 TWh par an[10] et répondent à 6,15 % de la consommation française (2/3 des besoins en électricité de la région Nouvelle-Aquitaine)[11]. Depuis sa mise en service en 1981, la centrale nucléaire du Blayais a produit 674 milliards de kilowattheures[12]. En 2011, elle a produit 25,9 milliards de kWh; 24 milliards de kWh en 2016 et 26 milliards de kWh en 2018; 24,55 milliards de kWh en 2021.
Les quatre réacteurs de la centrale nucléaire du Blayais sont issus du palier CP1 (contrat-programme 1). Ils peuvent fournir une puissance thermique brute de 2 785 mégawatts, convertie par une génératrice en 951 mégawatts électriques. En raison des pertes liées à l'autoconsommation des réacteurs, ils peuvent délivrer chacun 910 mégawatts sur le réseau en pleine puissance. Ils ont été construits par Framatome et sont exploités par EDF.
Les caractéristiques détaillées de chaque réacteur sont les suivantes :
Nom du réacteur |
Modèle | Capacité [MW] | Début constr. |
Raccord au réseau |
Mise en service comm. |
Autorisation MOX |
3e visite décennale | ||
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Thermique (MWt) | brute (MWe) | Nette (MWe) | |||||||
Blayais-1[1] | CP1 | 2 785 | 951 | 910 | janvier 1977 | juin 1981 | décembre 1981 | 1998 | 2012 |
Blayais-2[2] | CP1 | 2 785 | 951 | 910 | janvier 1977 | juillet 1982 | février 1983 | 1995 | 2011 |
Blayais-3[3] | CP1 | 2 785 | 951 | 910 | avril 1978 | août 1983 | novembre 1983 | 2013 | 2014 |
Blayais-4[4] | CP1 | 2 785 | 951 | 910 | avril 1978 | mai 1983 | oct. 1983 | 2013 | 2015 |
Dès 1998, le bilan annuel de la sûreté de la centrale du Blayais notifiait la nécessité d'une surélévation de 50 cm des digues, mais EDF différa ce rehaussement de sa digue de protection. Le 19 novembre 1999, EDF est sommée de produire un planning des travaux de sécurité par une lettre la rappelant à l'ordre[13].
Le , les vents violents produits par la tempête Martin provoquèrent une brusque montée des eaux de l'estuaire et l'inondation d'une partie de la centrale. Une surtension sur le réseau électrique va d'abord provoquer l'arrêt d'urgence des réacteurs 2 et 4. Plus tard, des débris charriés par la Gironde en crue viennent obstruer une pompe de refroidissement du réacteur 1, qui se met lui aussi en arrêt d'urgence. Le quatrième réacteur (no 3) était arrêté dans le cadre d'opérations de maintenance normale.
L'évènement a été classé comme un « incident » de niveau 2 sur l'échelle INES[14].
À la suite de la tempête de 1999, la centrale nucléaire du Blayais a mis en œuvre trois mesures concrètes pour se prémunir d'un nouveau risque d'inondation : la rehausse et le renforcement de ses digues de protection, des travaux pour rendre étanches ses sous-sols et une procédure préventive d'alerte météo.
L'Institut de protection et de sûreté nucléaire (IPSN) – devenu l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) – a publié le 17 janvier 2000 un rapport[15] qui montre que la plate-forme de l'îlot nucléaire est calée au-dessous de la cote majorée de sécurité (CMS) pour la centrale du Blayais, mais aussi pour les sites de Belleville, Chinon, Dampierre, Gravelines, et Saint-Laurent. Puisque les plates-formes sur lesquelles ont été remblayées ces centrales n’ont pas été érigées suffisamment haut, après la publication de ce rapport, des mesures ont été annoncées par un rapport parlementaire[16] pour améliorer les protections interne et externe des centrales. Depuis 2000, EDF a investi plus de 100 millions d'euros dans différents travaux afin de remédier à ce problème (notamment en 2004 à Gravelines, en 2005 à Dampierre et à Saint Laurent, à Belleville en 2005 et 2006).
Depuis 1999, l'association Tchernoblaye[17] agit en Gironde pour réclamer la fermeture de la centrale nucléaire du Blayais.
En 2002 et 2003, EDF a déclaré deux incidents génériques de niveau 1 sur l'échelle INES, relatifs à la tenue au séisme de composants de certains REP 900 MWe français, dont la centrale du Blayais. Par mesure de précaution la quasi-totalité des personnels avait été évacuée.
L'incident déclaré le concerne la tenue au séisme de réservoirs d'eau permettant d'assurer le refroidissement du cœur en cas d'accident[18]. Les travaux nécessaires à la remise en conformité de la centrale se sont terminés en décembre 2005[19].
L'incident déclaré le concerne la tenue au séisme de tuyauteries connectées à l'un des réservoirs d'eau concerné par l'incident du [20].
Dans son rapport annuel 2007, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) considère globalement satisfaisante la sûreté nucléaire de la centrale du Blayais. L'ASN constate particulièrement que l'organisation mise en place pour la gestion des situations d'urgence apparaît robuste mais que le site doit faire preuve de plus de rigueur dans la préparation des interventions[21]. Depuis mai 2013, la totalité des réacteurs de la centrale peuvent utiliser le combustible MOX[22].
En janvier 2020, l'électricien EDF propose au gouvernement français d’étudier la mise à l’arrêt de deux réacteurs de la centrale du Blayais[23].
En février 2022, Emmanuel Macron indique une modification importante de la loi sur la transition énergétique, puisque plus aucun réacteur en état de produire ne sera fermé à l'avenir, sauf pour des raison de sûreté[24].
« The event in Blayais [...] was classified as Level 2 in the INES scale. »
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