La centrale nucléaire d'Olkiluoto est située sur l'île d'Olkiluoto, à 40 km au sud de Pori, dans le golfe de Botnie à l'ouest de la Finlande.
Cet article ou cette section contient des informations sur des bâtiments en cours de construction.
Il se peut que ces informations soient de nature spéculative et que leur teneur change considérablement durant l’avancement des projets.
Pays | ![]() |
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Province |
Finlande occidentale |
Région |
Satakunta |
Municipalité |
Eurajoki |
Coordonnées |
61° 14′ 13″ N, 21° 26′ 27″ E |
Propriétaire | |
Opérateur |
TVO |
Construction |
1974-1975 2005-2022 |
Mise en service | |
Statut |
en fonction |
Fournisseurs |
AB Asea Atom[3] |
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Type |
REB |
Réacteurs actifs |
2 × 890 MWe (net) |
Puissance nominale |
1 780 MW (net) |
Production annuelle |
14 TWh |
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Source froide |
Mer de Botnie |
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Site web |
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Deux réacteurs nucléaires, OL1 et OL2, y sont en service depuis 1979 et 1982. La construction du troisième (OL3, le premier EPR commercialisé par Areva) a débuté en 2004, sa première criticité a été établie le ; sa première connexion au réseau a eu lieu le 12 . La production commerciale du réacteur devrait commencer, au mieux, fin janvier 2023.
Le réacteur Olkiluoto-3 est le premier réacteur EPR mis en service en Europe. Deux autres réacteurs EPR sont d'ores et déjà en fonctionnement en Chine, dans la centrale nucléaire de Taishan : Taishan-1 et Taishan-2, dont les mises en service commerciales ont respectivement eu lieu en et .
À proximité de la centrale se trouve le site d'enfouissement des déchets nucléaires de haute activité dénommé Onkalo.
La centrale nucléaire de Olkiluoto dispose de deux des quatre réacteurs nucléaires finlandais, les deux autres étant situés à la centrale nucléaire de Loviisa. Ces deux réacteurs nucléaires sont des réacteurs à eau bouillante de conception ABB[4] de 890 MWe net chacun[5] :
Selon l'association anti-nucléaire néerlandaise Laka, un incendie s'est produit en avril 1991 dans un transformateur électrique, ce qui a conduit à une défaillance du réseau électrique et à l'îlotage des réacteurs nucléaires. Les quatre groupes électrogènes de secours ont bien fonctionné. L'incident n'a pas causé d'irradiation du personnel ou de fuite radioactive. Il a été classé au niveau 2 de l'échelle INES[7].
Au début des années 2000, la Finlande souhaite lancer la construction d'une nouvelle centrale nucléaire, sous l'impulsion des industriels électro-intensifs (papetiers notamment). Après un appel d'offres, la Finlande opte pour la construction d'un réacteur pressurisé européen (EPR) sur le site d'Olkiluoto qui accueille déjà deux réacteurs nucléaires. Le contrat est signé le 18 décembre 2003 par un consortium mené par Areva (incluant Areva NP et Siemens) pour la fourniture d'un EPR à l'électricien finlandais Teollisuuden Voima (TVO). Le contrat clé en main concerne la fourniture d'un réacteur pour un montant de 3 milliards d'euros[8].
En 2006, l'agence finlandaise de la sécurité des radiations (STUK) relève sept cents dysfonctionnements et anomalies concernant la sécurité sur le chantier de l'EPR finlandais[9] et parle « d’impréparation » d’Areva et de laxisme dans « la qualité du travail…, l’organisation et le contrôle des activités sur le chantier »[10]. Elle note[9], à propos de la construction du liner d'acier qui protège le cœur du réacteur, que les plans changent de manière intempestive, ceci ayant eu pour conséquence que certains usinages ont été effectués à partir de plans obsolètes. De plus, certaines réparations ont été faites sans respecter les procédures prévues. La STUK dit avoir beaucoup de mal à inspecter le chantier en raison de ces changements intempestifs et conclut qu'une « situation telle que celle-ci ne devrait pas être possible dans un système de qualité fonctionnant correctement ».
En 2012, les travaux d'installation du réacteur et l'ingénierie du système de contrôle-commande de la centrale sous la responsabilité du fournisseur Areva n'ayant pas progressé conformément au calendrier d'Areva, TVO met Areva en demeure de mettre à jour le calendrier global[11]. En février 2013, le retard de la mise en service du réacteur est estimé à sept ans[12].
En septembre 2014, la mise en service est repoussée à 2018[13] (soit neuf ans de retard). En octobre 2017, TVO et Areva annoncent une première connexion au réseau en décembre 2018 et une mise en service industriel en mai 2019[14]. En juin 2018, la mise en service industriel est reportée à septembre 2019 en raison de retards dans la phase d’essais à chaud et de nécessaires modifications concernant le contrôle commande et les systèmes électriques[15].
Le 7 mars 2019, le gouvernement finlandais accorde sa licence d’exploitation au réacteur EPR Olkiluoto 3[16].
Le 17 juillet 2019, TVO annonce que le chargement du combustible dans le réacteur est programmé en janvier 2020, la première connexion au réseau en avril et le démarrage de la production en juillet 2020[17].
En décembre 2019, le calendrier est à nouveau retardé de six mois : le chargement du combustible dans le réacteur est désormais prévu en juin 2020, la connexion au réseau en novembre 2020 et le démarrage de la production commerciale en mars 2021[18].
Le 28 août 2020, TVO annonce un nouveau retard : chargement du combustible en mars 2021, connexion au réseau en octobre 2021 et démarrage de la production commerciale en février 2022[19].
Le 26 mars 2021, l'autorité de sûreté nucléaire finlandaise donne son accord pour le chargement du combustible[20].
Avril 2021 : fin du chargement du combustible nucléaire dans le réacteur[21].
Le 16 décembre 2021, actant de la correction des points critiques, la STUK autorise TVO à démarrer le réacteur nucléaire d'OL3[22] qui a eu lieu pour la première fois le 21 décembre 2021 à 3 h 22 (heure locale)[23],[24]. C’est « une étape décisive avant sa mise en service commercial »[25].
La première connexion au réseau a lieu le 12 mars 2022, avec 12 ans de retard. C'est le premier réacteur EPR mis en service[alpha 2] en Europe[27],[28],[29].
Un premier arrêt est annoncé le 15 juin par TVO « pour un peu plus d’un mois » dû à plusieurs dysfonctionnements sur la turbine à vapeur produite par Siemens[30]. Début août 2022, le réacteur est reconnecté au réseau et les essais reprennent[31] avec l'atteinte de sa pleine puissance le [32],[33] La mise en service commerciale est programmée pour fin décembre 2022[34].
Le 18 octobre, le réacteur est arrêté à la suite de la découverte, lors de travaux de maintenance et de contrôle, de fissures sur les rotors des quatre pompes d'alimentation des générateurs de vapeur (îlot conventionnel[alpha 3])[35],[36]. La réparation entraine un report de la mise en service industrielle, à minimum, fin [37].
Areva est chargé par TVO de la fourniture de l'ensemble des services de l'amont du cycle du combustible nucléaire (fourniture de l'uranium naturel, conversion, enrichissement et fabrication du combustible) pour le premier cœur et les deux premières recharges. Le montant du contrat hors fabrication du combustible s'élève à 100 millions d'euros[38].
Lors de la conclusion du contrat en décembre 2003, le montant global forfaitaire est fixé à 3 milliards d'euros. Le retard du chantier devrait conduire Areva à verser des pénalités à TVO, avec un impact financier. Areva annonce le 1er septembre 2009 avoir ajouté 550 millions d'euros à sa provision pour pertes, amenant ce poste comptable à un total de 2,3 milliards d'euros, ce qui conduit presque à doubler les coûts initialement prévus[39]. Fin 2012 Areva annonce que le coût de construction de ce réacteur serait d'environ 8,5 milliards d'euros[40],[41].
Areva étant une entreprise détenue à 86 % par l'État[42] et par le Commissariat à l'énergie atomique (CEA), un établissement public, une grande partie des surcoûts liés à ces retards pourrait donc être à la charge de l'État français et de la Coface[43].
Le montant provisionné par Areva est augmenté de 150 millions d'euros, selon le communiqué officiel de ses résultats financiers du premier semestre 2013[44].
La Coface a octroyé une garantie au profit de la société finlandaise TVO. Cette garantie, que Greenpeace considère comme assimilable à une aide d'État, a été contestée auprès de la Commission européenne, mais Greenpeace a été débouté de la plainte[45].
En mars 2018, Areva et son client finlandais TVO ont trouvé un compromis pour régler leur contentieux croisé (plusieurs milliards d'euros) : pour solder le débat sur la responsabilité des dix années de retard dans la construction de l'EPR d'Olkiluoto, Areva SA, l'ancienne holding du groupe devenue sa structure de défaisance, va signer à TVO un chèque de 450 millions d'euros ; cet accord met fin à toutes les procédures contentieuses[46].
Depuis 1994, tous les déchets radioactifs produits en Finlande doivent être stockés en Finlande, et le site d'Onkalo, à 520 m de profondeur, près de la centrale nucléaire d'Olkiluoto, a été retenu pour être le centre de stockage.