La centrale nucléaire de Tihange est l'une des deux centrales nucléaires belges. Elle comprend trois réacteurs à eau pressurisée opérationnels.
Pays | ![]() |
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Région | ![]() |
Province | ![]() |
Commune |
Huy |
Coordonnées |
50° 32′ 01″ N, 5° 16′ 26″ E |
Opérateur |
Electrabel |
Construction |
1969 |
Mise en service |
1975-1985 |
Fournisseurs |
Framatome Tihange 3 a été fourni par Westinghouse |
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Type |
REP |
Réacteurs actifs |
1 × 962 MWe, 1 × 1 008 MWe, 1 × 1 038 MWe, |
Puissance nominale |
3 008 MWe |
Production annuelle |
18 TWh (2014) |
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Production totale |
719,6 TWh (2014)[1] |
Source froide |
Meuse |
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Site web |
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Elle est située à Tihange, une section de la ville de Huy, dans la province de Liège, sur la Meuse.
L'autre centrale nucléaire belge est celle de Doel, située près d'Anvers, sur l'Escaut.
La construction a débuté en 1969 sur un site de 75 hectares[2] sur les berges de la Meuse, malgré la proximité de la faille du midi. Le situe fut en effet choisi sur base de nombreuses études portant notamment sur la qualité du sol et du sous-sol, et sur la proximité d'un fleuve avec un débit suffisant.
La mise en service du premier réacteur (Tihange 1) eut lieu en 1975.
La centrale se situe à Tihange, une section section de la ville de Huy, à 30 km au sud-ouest de Liège, 34 km à l'est de Namur, 68 km à l'est de Charleroi et 80 km au sud-est de Bruxelles.
Elle est constituée de trois réacteurs à eau pressurisée de conception américaine Westinghouse, dotés chacun d'un circuit primaire (fermé) pour refroidir le cœur du réacteur, d'un circuit secondaire (fermé) qui alimente en vapeur un groupe turbo-alternateur (deux pour Tihange 1), et d'un circuit tertiaire (ouvert) alimenté par l'eau de la Meuse et équipé d'une tour aéroréfrigérante.
Les groupes turbo-alternateurs sont constitués d’une turbine et d'une génératrice électrique d'environ 1 000 mégawatts (2 × 500 mégawatts, 1N et 1S[3], pour Tihange 1).
Les puissances électriques (nettes) délivrées par les réacteurs, leurs dates de mises en service, et les dates décidées pour leurs fermetures sont :
La centrale nucléaire emploie actuellement près de 1 130 personnes et de nombreuses entreprises sous-traitantes. Elle est exploitée par Electrabel, filiale du groupe français Engie. Le producteur d’électricité EDF détient une participation de 50 % dans l’unité Tihange 1.
La centrale est entourée de 20 balises de détection IMR du réseau Telerad[5].
La centrale de Coo-Trois-Ponts (pompage-turbinage) permet d'adapter la production constante des réacteurs à la demande fluctuante du réseau en permettant de stocker jusqu'à 5 GWh (1 GW durant 5h). Lorsque la demande sur le réseau électrique est inférieure à la production, l'électricité excédentaire est utilisée dans la centrale de Coo en pompage, c'est-à-dire que l'eau est pompée depuis le bassin inférieur vers le bassin supérieur, voir pompage-turbinage.
Le combustible nucléaire usé dans les réacteurs de Tihange a été soit entreposé sur le site de la centrale, soit envoyé à l'usine de retraitement de La Hague en France[6].
Les évènements sont classés selon l'échelle INES. Cette échelle compte huit niveaux de gravité notés de 0 (écart) à 7 (accident majeur). Les événements de niveau 0 (écarts) ne sont pas systématiquement rendus publics. Il n'y a pas eu d'événements de niveau supérieur à 2 à Tihange.
Année | Anomalie (niveau 1) | Incident (niveau 2) |
1996 | non connu | 1[7] |
2002 | non connu | 1[8] |
2005 | non connu | 1[8] |
2006 | non connu | 1[7] |
2007[9] | 6 | 0 |
2008[10] | 2 | 0 |
2009[11] | 5 | 0 |
2010[12] | 6 | 0 |
2011[13] | 2 | 0 |
2013[14] | 5 | 0 |
2014 | 1 | 0 |
2015 | 7 | 0 |
2018 | 6 | 0 |
Le 25 octobre 2006, une trentaine de militants de Greenpeace investissent le site de la centrale nucléaire pour dénoncer le vieillissement des réacteurs nucléaires belges et les problèmes de sécurité qui en découlent[15].
Le 17 septembre 2011, environ 2 000 personnes de Belgique, des Pays-Bas et d'Allemagne manifestent devant la centrale nucléaire de Tihange et exigent la fermeture de la centrale, à l'initiative de l'alliance transfrontalière Stop Tihange[16],[17].
Le 25 juin 2017, une chaîne humaine rassemble 50 000 personnes sur 90 km entre Tihange et Aix-la-Chapelle, en passant par Liège et Maastricht, pour demander la fermeture des réacteurs nucléaires Tihange 2 et Doel 3, dont les cuves présenteraient des milliers de fissures[18].
En septembre 2012, des micro bulles d'hydrogène dans l'acier (parfois incorrectement référencé par la presse et certaines personnalités politiques comme des micro-fissure) sont découvertes sur la cuve du réacteur 2 de la centrale de Tihange[19]. En mars 2014, ce réacteur est mis à l'arrêt. En février 2015, de nouvelles analyses conduites par Electrabel révèlent encore plus de ces micro-bulles que lors des mesures de 2012[20]. La centrale est finalement remise en service fin 2015 après le feu vert de l’AFCN[21], ce qui provoque de nombreuses réactions hostiles compte tenu du vieillissement de l'installation et de sa position frontalière ; ainsi, le conseil de la région urbaine d'Aix-la-Chapelle décide de se pourvoir en justice contre cette réouverture partielle[22]. Au total, 90 communes frontalières de Belgique, d'Allemagne et des Pays-Bas se joignent au mouvement[23].
Doel 3 et 4 devaient être mis à l’arrêt définitif respectivement en 2022 et en 2025. Après l'invasion russe en Ukraine, le gouvernement belge - en prévision d'une réduction de la dépendance fossile belge de la Russie - a décidé la prolongation de l'exploitation des réacteurs 3 de Tihange et 4 de Doel pour dix années[24],[25], soit une prolongation de la capacité nucléaire de 2 GW. Les autres unités de ces deux centrales seront arrêtées en Septembre 2022 pour Doel 3, en Février 2023 pour Tihange 2 et en 2025 pour les autres unités.
Dans son roman Wolke sechs[26], l'auteur allemand Roland Siegloff développe le scénario d'une catastrophe nucléaire à la centrale de Tihange.
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