La centrale nucléaire de Saint-Laurent se situe sur la commune de Saint-Laurent-Nouan dans le Loir-et-Cher en bord de Loire, entre Orléans (30 km en amont) et Blois (28 km en aval).
Pays | ![]() |
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Région |
Centre-Val de Loire |
Département |
Loir-et-Cher |
Commune | |
Coordonnées |
47° 43′ 26″ N, 1° 35′ 01″ E |
Opérateur |
Électricité de France |
Construction |
1963 |
Mise en service |
24 mars 1969 |
Mise à l’arrêt définitif |
1990 (réacteur A1), 1992 (réacteur A2) |
Statut |
en service (réacteurs B1 et B2) |
Direction |
Nicolas André[1] |
Fournisseurs |
Framatome, General Electric France (Alstom jusqu'en 2014) |
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Type |
REP |
Réacteurs actifs |
2 x 915 MW |
Puissance nominale |
1 830 MW |
Production annuelle | |
---|---|
Facteur de charge |
65,9 % (en 2019) |
Production moyenne |
11,47 TWh (2015 à 2019) |
Production totale |
517,13 TWh (fin 2019) |
Source froide |
Loire |
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Site web |
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Cette centrale nucléaire comprend deux réacteurs à eau pressurisée (REP), B1 et B2, qui sont en fonctionnement commercial depuis 1983. Ils ont une puissance unitaire de 915 MW. Les deux tours de refroidissement en font partie[4].
Le site contient également deux anciens réacteurs nucléaires A1 et A2 de la filière uranium naturel graphite gaz (UNGG) en phase de démantèlement et les deux silos d'entreposage associés. Ces deux réacteurs avaient été respectivement mis en service en 1969 et 1971[5], ils ont été arrêtés en [6] et [7],[8].
En , 754 salariés EDF auquel s'ajoutent 250 salariés permanents d'entreprises prestataires[9] travaillent à la centrale de Saint-Laurent-des-Eaux.
Les caractéristiques des réacteurs en service, construits par l'entreprise française Framatome et exploités par EDF, sont les suivantes :
Nom du réacteur | Modèle | Puissance [MW] | Début constr. | Raccord. au réseau | Mise en service comm. | ||
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Thermique | brute | Nette | |||||
St-Laurent-B-1[2] | CP2 | 2785 MWt | 956 MWe | 915 MWe | mai 1976 | janvier 1981 | août 1983 |
St-Laurent-B-2[3] | CP2 | 2785 MWt | 956 MWe | 880 MWe | juillet 1976 | juin 1981 | août 1983 |
Le 18 mai 2010, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a adopté deux décisions relatives aux prélèvements d’eau et aux rejets d’effluents du site. Ces décisions encadrent les rejets chimiques et gazeux du site ainsi que la surveillance de l'environnement devant être réalisée par l'exploitant[10].
Le site comprend deux silos dans lesquels ont été stockées près de 2 000 tonnes de chemises graphites hautement radioactives issues du cœur des deux réacteurs en cours de démantèlement. Dans son rapport de , l'Association nationale des comités et commissions locales d'information (ANCCLI) estimait que ce stockage ne répond pas aux critères actuels de sûreté[11].
Le , une mauvaise manipulation lors du chargement du cœur sur le réacteur graphite-gaz no 1 entraîne la fusion de 50 kg de dioxyde d'uranium[12]. À l'époque, aucune information n'a été révélée à la population, cet accident nucléaire étant qualifié d'incident par EDF car il n'a pas entraîné de dommages vis-à-vis des personnes, des biens ou de l’environnement extérieurs au site. Cet accident est classé au niveau 4 de l’échelle INES[13],[14].
Le , un accident conduisit à la fusion de 20 kg de dioxyde d'uranium du réacteur graphite-gaz no 2. Gravement endommagé, le réacteur fut indisponible pendant trois ans et demi environ. Cet accident nucléaire, porté au niveau 4 de l'échelle INES[15],[16], est le plus grave jamais répertorié sur un réacteur en France[12].
Par la suite, une campagne de prélèvements de sédiments en Loire conduite par un laboratoire universitaire a établi la présence de traces de plutonium depuis Saint-Laurent jusqu’à l’estuaire, dont l’origine serait à imputer soit à l’accident de 1980, soit à celui de 1969[17].
Pour l'IRSN, cependant, cet incident est indépendant de l’accident du 13 mars 1980 décrit ci-dessus. Ces rejets radioactifs sous forme d’effluents liquides significatifs en Loire sont associés au traitement des eaux de la piscine du réacteur SLA2, contaminées lors de l’éclatement d’un conteneur renfermant un élément combustible non étanche, survenu en . Les rejets correspondants ont été estimés à 1 GBq de radio-éléments émetteurs alpha[14].
Le déversement de plutonium issu de Saint-Laurent serait de l'ordre de 700 millions de becquerels (0,7 GBq), soit l'équivalent de 0,3 gramme de plutonium-239[18]. Compte tenu de la radiotoxicité du plutonium-239 (qui est de 10 Sv/mg) et de l'extrême dilution d'un rejet dans la Loire, dont le débit moyen est de l'ordre de 1 000 m3/s, un rejet de ce niveau ne peut pas avoir de conséquence sanitaire observable (les quelques milliers de Sievert potentiel ont été dilués dans des millions de mètres cubes). Lors d'une interview, Marcel Boiteux, dirigeant d'EdF à l'époque, a indiqué que « Oui, bien sûr, ce n'est pas bien, mais ce n'est pas grave. […] »[19].
Le matin du , vers 9 h 30, par suite du gel exceptionnel de la Loire, la glace obstrue les prises d'eau de la centrale A1 (UNGG) et entraîne la perte du refroidissement normal de celle-ci, ce qui provoque l'arrêt automatique du réacteur graphite-gaz. Le système de refroidissement à l'arrêt, nécessaire pour évacuer la puissance résiduelle, est alors alimenté par le réseau électrique de l'Ouest de la France car les diesels qui auraient dû alimenter ce système ne fonctionnent pas. Ils ont pu être remis en service avant l'effondrement du réseau qui a eu lieu vers midi à la suite d'une panne de la centrale thermique de Cordemais[20]. La glace qui obstruait les prises d'eau a ensuite été brisée par des explosifs mis en place par l'armée française[21].
Le , du sodium radioactif a été rejeté dans l'atmosphère lors d'un test d'étanchéité de nouveaux générateurs de vapeur d'un des réacteurs de la centrale B. L'incident, qui a entraîné l'arrêt automatique du réacteur, est sans conséquence pour l'environnement selon la direction EDF de la centrale, cet événement a été classé au niveau 1 de l'échelle INES[22]. Le Réseau Sortir du nucléaire a cependant précisé que lors de l'arrêt automatique du réacteur, des barres de contrôle « sont restées bloquées pour une raison encore inconnue »[23].
Le rapport TSN de 2017 précise que la sûreté des installations reste maîtrisée quoique légèrement en retrait par rapport à 2016[24].
La centrale de Saint-Laurent-des-Eaux est située dans une des zones sismiques les plus faibles de France. Selon un rapport de l'Autorité de sûreté nucléaire datant d', certaines fonctions de sauvegarde assurant le refroidissement du réacteur pourraient ne plus être assurées en cas de séisme[25]. Cette même année, un programme de modifications permettant de restaurer la tenue au séisme de très forte intensité de ces réservoirs a été mis en place. L'évaluation complémentaire de la sûreté de la centrale de Saint-Laurent-des-Eaux remise le à l'Autorité de Sûreté Nucléaire montre que « pour les ouvrages du site, la réévaluation du SMS a mis en évidence un léger dépassement du spectre de dimensionnement de site (EDF 0,1 g) pour des fréquences supérieures à 7 Hz. Les analyses menées ont permis de vérifier l’absence d'impact de ce dépassement sur le dimensionnement du génie civil et des matériels des ouvrages du site »[26]. La nouvelle évaluation du niveau sismique a été réalisée pour le prochain réexamen de sûreté de la 3e visite décennale de Saint-Laurent-des-Eaux. Cette évaluation est conforme à la RFS 2001-01[27] et s'appuie sur des données sismo-tectoniques plus récentes.
L'emplacement du site a été surélevé de 3,5 mètres.
« Le niveau d’inondation pour lequel le site est dimensionné est adéquat et conforme au référentiel en vigueur ». La côte majorée de sécurité (CMS) du site correspond au niveau atteint en cas de crue millénale majorée (CMM)[28].
En 2010, l’ASN a rendu un rapport d’observation qui estime que « la mise en place en 2010 d’une enceinte géotechnique autour des silos d’entreposage de chemises graphite irradiées renforce la sûreté de cette installation face au risque d’inondation par la Loire. »
En 2012, les communes de Lestiou et Avaray déposent un permis de construire un groupe scolaire à 2 km de la centrale nucléaire de Saint-Laurent-des-Eaux[29]. Après avoir ajourné le projet et demandé un rapport d’étude complémentaire, le préfet du Loir-et-Cher a autorisé la construction en [30].
Lors de la conception, la hauteur des réfrigérants a été limitée à 120 m afin de réduire leur visibilité depuis Chambord[31].
Sur les tours de Saint Laurent A nichent des faucons pèlerins en vue de faire fuir les pigeons.
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